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Reportage au sein de l’IPCIB : L'Institution Psychiatrique pour les Criminels Instables de Bolingbroke

Même pour ceux qui sont à la recherche d’une soirée de frissons pour Halloween, nous déconseillons la visite de la prison de l’île de Cali. Derrière les murs d’enceinte, derrière les barbelés et les miradors, point de vampires ni de sorcières… Mais de dangereux criminels qui feraient trembler d’un regard le plus stoïque des hommes. 

Mais s’il est un endroit où vous voulez encore moins mettre les pieds, c’est bien l’aile psychiatrique de la prison. Pour l’avoir visitée dans le cadre de ce reportage, je peux vous l’assurer : je n’ai jamais été aussi contente de revoir les rayons du soleil. La lumière y est vacillante, les murs sont décrépits et des hurlements déchirants retentissent à intervalles réguliers. C’est dans cette ambiance lugubre digne d’un film d’horreur que les patients évoluent sous étroite surveillance. Et pour cause : ils font partie des criminels les plus dangereux que cette île ait connus. Ils ont pour beaucoup commis des crimes atroces mais, ayant été déclarés non pénalement responsables de leurs actes en raison de leurs troubles mentaux, ils se retrouvent enfermés dans l’unité médico-légale sécurisée de la prison afin de gérer le risque qu’ils représentent. 

 

Nous avons posé quelques questions au Dr Toral, directeur du service psychiatrie. 

 

Life Invader : A quel point les patients enfermés ici sont-ils dangereux ?

Dr Toral : Très, très dangereux. On parle de criminels ayant commis des crimes terribles et n’ayant pas le discernement nécessaire pour ne pas recommencer si on les laissait sortir. Les patients atteints de troubles plus "légers" sont enfermés dans une autre aile de la prison. Dans celle-ci… Oui, on peut dire que nous avons les pires. 


Quelles sont vos méthodes pour les guérir ?

Entendons nous bien, on ne pourra pas dans leur cas parler de guérison. Ce sont des patients particuliers. Mais nous travaillons avec eux : nous avons des méthodes qui je le pense sont très innovantes. Je ne suis pas contre l’enfermement complet des patients, leur donner quelques libertés semble avoir beaucoup de résultats positifs.


Comment ça, “quelques libertés” ? Vous voulez dire qu’ils sortent de la prison ?!

Hé bien oui, ça arrive. Mais attention, toujours sous bonne garde ! Il est important pour nous qu’ils continuent à avoir des activités et des sorties de personnes dites “normales”. Ca les aide beaucoup à progresser. Par exemple, la semaine dernière, ils sont allés à la plage. Ce dimanche, nous leur prévoyons une activité toute aussi amusante !


Mais vous n’êtes pas inquiet pour la sécurité de nos citoyens ? On parle de criminels ayant pour certains tué des gens ! Comment pouvez-vous garantir qu’ils ne fassent pas de mal à des passants ?

Comme je vous l’ai dit, ces sorties sont extrêmement encadrées. Oui, si ces patients se retrouvaient livrés à eux-même dans la ville, cela serait problématique. Mais ce n’est pas le cas : de nombreux psychologues font la sortie avec nous, ainsi qu’un service de sécurité dédié. Vous n’avez rien à craindre : tout a toujours été sous contrôle, je ne vois pas pourquoi cela changerait. 


Si vous le dites. Mais je vais peut-être éviter de me retrouver proche de ce groupe par précaution, demain.

Ne vous inquiétez pas, encore une fois. Et puis, certains de nos patients sont adorables ! C’est un plaisir de travailler avec eux chaque jour. 


Merci Docteur pour ces quelques mots.

Merci à vous !

 

Reportage Marnie Stevens - Relecture Alfred Vadin