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59 NUANCES DE SUPPLICES

Au moment de l’écriture de cet article, le LSPD enquêtait de son côté sur le sergent Schollaert (matricule 59). Une conférence de presse, que vous pouvez retrouver ci-dessous, a été réalisée le 23 octobre 2022. Suite à cette enquête, le Sergent a été rétrogradé au rang d’officier 1 et a été mis à pied deux jours.

 

Les agents du Los Santos Police Department, plus communément appelé LSPD, s’efforcent chaque jour de protéger la population au péril de leur vie. Droits dans leurs bottes et dans leurs magnifiques uniformes, ces agents de l’ordre sont pour cette ville le bras armé d’une justice essentielle à notre sécurité.

C’est en tout cas ce que l'on peut se permettre d'espérer en tant que citoyen de Los Santos.

Pourtant, notre enquête nous a menée à un triste constat : l’un de leurs éléments semble ternir cette belle institution. Le matricule dont nous allons vous parler dans cet article ne surprendra pas certaines personnes tant il est tristement célèbre. Aujourd’hui, nous allons vous parler de l’agent 59. 

L’état-major s’est exprimé à ce sujet lors d’une conférence de presse ; mais permettez-nous d’abord de vous raconter quelques-unes des histoires qui nous ont alertés. 

 

La dignité bafouée d’un démuni

Billy déambule dans la rue, semblant porter avec lui toute sa vie, sa misère et sa tristesse. Ayant pris des photos de chats mignons pour une connaissance qu’il savait travailler au LSPD, il se rend au poste de police espérant en tirer quelques pièces à apporter à sa maigre bourse. Il attend patiemment dans le hall lorsque l’agent 59 arrive. Celui-ci lui tourne autour sans dire un mot. L’instant d’après, un autre officier arrive et lui demande ce qu’il fait là. Lors d’une discussion pour le moment cordiale, Billy apprend que la personne dont il avait fait la connaissance plus tôt n’était autre que la commandante et qu’elle n’était probablement pas intéressée par ce qu’il avait à lui vendre.

L’agent 59 qui continue pendant ce temps à tourner autour de Billy commence à le dévisager de haut en bas. Il ordonne alors à un Billy stupéfait de « dégager » car il « pue » et qu’il risque  « d’infecter tout le bâtiment ».

Dans la plus abjecte des phrases que l'on puisse dire à un homme démuni, le sergent (grade au moment des faits) lui fait savoir qu’il pleut et lui ordonne de sortir car « la pluie va le laver ». Billy, non sans tristesse et colère de s’être ainsi fait traiter, s’éloigne du commissariat. Malheureusement, 59 retrouve Billy un peu plus loin et lui demande de partir, car son odeur risquait de « se répandre dans toute la zone ».

Billy n'est pourtant pas au bout de ses peines. Quelque temps plus tard, alors qu’il se protège sous un arbre devant le UwU Café, l’agent 59 qui était alors en patrouille vient lui demander sur un ton agressif de quitter la zone à cause de son odeur. Billy lui rétorque alors qu’il n’est pas au commissariat, et que si cela le dérange, il peut simplement prendre son véhicule sérigraphié et partir. Bien que Billy soit resté courtois, l'agent s’énerve et sort la carte « d’outrage à agent » tout en demandant l’identité de son interlocuteur. 

Heureusement pour Billy, les employés du UwU Café interviennent et expliquent à 59 que Billy est le bienvenu, et que l’agent n’a pas à lui demander de partir.


Cette histoire soulève des questions morales. A-t-on le droit de se comporter ainsi avec les plus défavorisés ? N’ont-ils pas droit au même respect que Monsieur Tout-le-Monde ? Les agents du LSPD n’ont-ils pas pour devoir de traiter tous les citoyens avec le même respect et la même dignité ?

 

Du zèle auprès des civils

La seconde histoire que nous avons recueillie est celle de Lily qui lors des faits travaillait comme récolteuse, et est aujourd’hui employée au UwU Café. 

Ce jour-là, comme à son habitude, elle lave des fruits à la station de lavage. Rien n’est facile quand on commence un métier aussi rude. L’agent 59 alors en patrouille se présente sur le champ. À peine sorti de son véhicule, il fait rapidement et brutalement savoir à Lily qu’elle est « mal garée ». Elle signale alors à l’agent que tout laveur de fruits et légumes se gare ainsi sans aucun problème. Mais 59 lui répond sur un ton cinglant « On s’en bat les couilles, 1ᵉʳ arrivé, 1ᵉʳ servi ! ». Lily proteste, puis le représentant des Forces de L’Ordre la braque avec son taser en lui demandant de courir… 

Mlle Lily refuse, ne pouvant pas croire un seul instant qu’un homme de loi puisse traiter ainsi un citoyen qui n’est pas une menace. 59, la voyant immobile, lui jette à la figure :  « vous êtes maso ? », ce à quoi Lily rétorque : « et votre mère ? ». Le sergent (grade au moment des faits) ressort alors sa carte d’« outrage à agent ». 


La situation méritait-elle un excès de zèle au point que l’agent se permette de parler ainsi à une honnête travailleuse ? Au-delà des mots, pourquoi avoir sorti une arme dans une situation qui ne présentait aucune menace ? 

 

Criminel un jour… Criminel toujours ?

Si l’agent se permet d’aller aussi loin avec de simples citoyens, nous pouvons nous demander jusqu’où il est prêt à aller quand il a affaire à des criminels reconnus. Nous allons maintenant vous raconter l’histoire d’un braqueur qui a eu affaire à l’agent incriminé pendant son crime… Mais également après. 

Ce criminel, nommé Bradley, nous confie avoir braqué une supérette sans faire « aucun mal » à ce cher Apu. Il a l’habitude de conduire une Massacro lors de ses méfaits. Mais sachant que ce véhicule énerve les agents, il décide à sa manière d'apaiser les tensions en utilisant une Rhapsody. Malgré un véhicule moins performant que le modèle sportif de la police, la course poursuite ne dure pas moins de 15 minutes et ne fait selon ses dires aucune victime civile. Notre braqueur entend alors les injonctions de l’agent 59 lui intimant de s’arrêter, ce qu’il accepte finalement de faire.  

Le contrôle et l’amendement de Mr Bradley se passent sans accroche, si l'on excepte les habituelles remarques du policier. L’arrestation étant terminée, Bradley redevient donc un simple civil et s’apprête à partir. Mais 59 n’en a visiblement pas terminé avec lui et lui lance : « Vas-y, cours ! ». Bradley, connaissant le personnage, s’exécute et s’éloigne en trottinant. Pourtant, jugeant peut-être que l’homme « ne courait pas assez vite. », le sergent (grade au moment des faits) décide de le taser dans le dos de sang-froid.

Monsieur Bradley a payé son crime et était libre, qu'est-ce qui peut alors justifier cette agression qui met en danger la vie d'un homme ? Un criminel jugé et condamné n’a-t-il pas les mêmes droits qu’un civil ?

 

Une certaine image de la police

Les employés d'OTTO et plusieurs civils nous ont rapporté que l’agent 59 a utilisé et mis en avant les numéros de matricule de ses cadets à de nombreuses reprises. Après toutes ces histoires, nous sommes en droit de nous demander pourquoi ne pas donner le sien : se cache-t-il derrière leurs matricules ? Refuse-t-il de donner son identité ? S’agit-il d’une simple feignardise ou ne veut-il pas être reconnu en cas de bavure ou d’injustice ? 

La réputation de 59 n’est pourtant plus à faire auprès des concitoyens. Il a même hérité d’un surnom auprès d’une grande partie d’entre eux, celui du : « Gros Connard » ou « Sergent Gros Connard ».

Au moment de l’écriture de notre article, l’agent 59 était formateur auprès des cadets du LSPD. Son rôle était donc de les emmener en patrouille avec lui et de leur donner le modèle et les méthodes à suivre. On peut alors se demander, au vu de ce qu’il fait sans se cacher aux civils et aux citoyens de cette ville, ce qu’il a pu enseigner à des cadets ignorants et impressionnables. On ose espérer que ses élèves auront su faire la part des choses entre ce qui est du devoir d’un policier et ce qui ne l’est pas. 

 

Quelle réponse du LSPD ?

Le LSPD a invité le Life Invader à une conférence de presse à huis clos le 23/10/22.

Voir les images exclusives de la conférence de presse du LSPD (23/10/2022)

Le commissaire Sun et la commandante Krüger ont présenté conjointement la conférence de presse. Ils nous ont expliqué dans un premier temps que le commissariat a subi un grand remaniement suite à la demande du gouvernement. Leur objectif : endiguer la criminalité grandissante à Los Santos. La commandante nous a donné quelques chiffres sur le travail remarquable des agents : ce n’est pas moins de 650 sacs de supérette récupérés en deux jours et plus de 70 arrestations en 5 jours effectuées par nos forces de l’ordre.

La commandante a ensuite abordé le cas de l’agent 59. Suite à une enquête interne et confidentielle, le sergent a été mis à pied deux jours et rétrogradé au rang d’officier 1 soit 3 rangs en dessous. Le commissaire et la commandante ont la volonté d’assurer la discipline et le comportement exemplaire des agents du LSPD.

Le Life Invader a ensuite été convié à poser ses questions. Nous avons demandé des précisions concernant les recours pour les citoyens victimes d’une agression policière. Le commandement nous explique qu’il faut absolument venir porter plainte. Sans recours par la voie légale, le LSPD ne peut pas déployer les moyens nécessaires pour lutter contre ce fléau, venir en aide aux citoyens victimes de ces violences et ouvrir une enquête officielle. Toutes les plaintes sont prises au sérieux. Ils nous ont aussi assuré que lorsqu’un agent est sous enquête interne, celui-ci est écarté de l’affaire qui le concerne. Donc, dans un cas de violence policière, les témoins et les victimes sont protégés.

Nous avons interpellé le commandement sur un autre fait : comment réagir face à la provocation d’un agent ? Dans ce cas aussi, il faut venir porter plainte. On nous explique que l’agent en question est obligé de donner son matricule aux citoyens qui le lui demandent. Dans le cas où il donne celui de son collègue ou un faux matricule, l’agent risque une amende, de la garde à vue, voire un licenciement pour obstruction à la justice.

Le Life Invader fait remarquer que cela est dommageable que quelques jours après le remaniement du poste de police un élément ternisse l’image du LSPD. Le LSPD répond qu’ils ont fait une enquête interne en réaction et que l’officier a subi de lourdes sanctions internes.

Autre remarque, 59 était sergent, c’est d’autant plus inquiétant pour les citoyens de faire face à un haut gradé. Cela pourrait expliquer pourquoi les civils ont dû mal à venir se plaindre au LSPD. Qu’est-ce qui peut donc nous assurer que cela soit remonté jusqu’à eux ? Le commissaire nous incite de nouveau à venir porter plainte et assure que cela sera sincèrement pris au sérieux. La commandante appuie sur le fait de venir à leur rencontre pour faire remonter des problèmes. Elle déplore que les citoyens ne se soient pas manifestés plus tôt, retardant la remontée de l'information.

Le commissaire nous explique que bien que l’agent ait eu des sanctions disciplinaires internes suite à son comportement, rien n’a été fait du côté pénal. Pour qu’une enquête soit ouverte, il faut porter plainte. Si les faits sont avérés du côté de la justice, des sanctions pénales supplémentaires pourront donc lui être infligées.

 

Un dernier mot

Je suis Camélia Byrne et je suis rédactrice. Mais je vous écris ces lignes comme citoyenne de cette ville. Mon collègue Emmett Coulson et moi avons mené une enquête de fond pour recueillir les très nombreux témoignages contre l’agent 59, dont les 3 que nous vous avons présenté ici. Nous remercions d’ailleurs les personnes qui ont accepté de témoigner.

Bien que le comportement de 59 inquiète bon nombre de nos citoyens, ils se disent aussi satisfaits des services qu’apporte le LSPD. 

Il est rassurant de savoir que l’État-Major sera à l’écoute de tout témoignage allant à l’encontre d’un de ses agents et qu’il fera le nécessaire en cas de violence avérée. Nous invitons donc de nouveau toutes les personnes ayant subi un comportement abusif de la part d’un agent à le signaler. De plus, nous vous invitons à ne pas cacher la vérité sur l’origine de vos blessures aux EMS afin de vous faire soigner de manière adéquate et d’avoir une preuve en cas d’enquête.

Ne restons pas silencieux face à l’injustice.

 

Enquête menée et écrite par Camélia Byrne & Emmett Coulson - Relecture et corrections par Marnie Stevens & Alfred Vadin